Handicap, reprise d'études, le témoignage d'Harmony

Miracle You #2 – Harmony « Reprendre mes études, c’est comme si j’étais enfin moi à 28 ans»

Aline| 📅 26/08/2020

Bienvenue sur ce 2ème numéro de Miracle You. Pour rappel, il s’agit d’une rubrique qui nous tenez très à coeur à Maurianne et moi-même. Par le biais de ces interviews, nous tenons à te montrer que peu importe qui tu es, ton passé, ton physique, tu as complètement le droit de vivre tes rêves.

Et en ce qui concerne les rêves, il est primordial de prendre conscience que nous avons tous des rêves différents, des envies qui peuvent être aux antipodes. Est-ce grave ? Pas du tout ! Nous sommes tous différents et c’est clairement ce qui fait la richesse de notre monde. C’est clairement ce qui va nous permettre de nous enrichir humainement et d’essayer de mieux se comprendre les uns, les autres. Ce notre façon à nous (toi + nous) de rendre ce monde un peu meilleur.

Pour cette 2ème interview Miracle You, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Harmony. C’est une des patientes Feeling Food mais ce n’est pas pour cela que je lui ai demandé si elle serait intéressée par cet entretien. C’est parce que quand elle est arrivée chez nous, Harmony était hyper timide (oh elle l’est toujours !) mais elle a tellement évolué ! Petit à petit, elle laisse la force en elle s’exprimer et franchement… je trouve ça magique.

En écrivant ces quelques mots, je souris parce que je sais que si je lui avais proposé ce projet il y a quelques temps, elle aurait refusé. Mais aujourd’hui, et tu vas le comprendre en lisant l’interview, Harmony s’affirme et elle a relevé le défi haut la main.

Harmony, tu vas tout déchirer ! Tu as bien plus de force en toi que tu ne le penses et cet entretien en est la preuve.

Merci de m’avoir accordé de ton temps Harmony. Et à tout ceux qui passent par ici, je vous souhaite une belle découverte !

Harmony, qui es-tu ? 

Je suis une fille timide, mais qui a beaucoup de force. Qui a beaucoup d’envies, qui a envie de changer des choses. 

La timidité est mon plus gros défaut, je pense. 

J’ai l’impression d’être une adulte. 

J’aime vivre ma vie au jour le jour. 

Je suis moi.

Peux-tu m’en dire plus sur cette envie de changer les choses ?

En ce moment, j’ai envie de changer ma vie. 

Parce que je n’accepte pas la vie que j’ai maintenant. Par exemple, j’ai décidé de reprendre mes études. J’essaie d’être épanouie dans ma vie au quotidien. 

Mon objectif sur le long terme est d’être épanouie tous les jours de ma vie. 

Cela veut dire que jusqu’à maintenant, tu ne vivais pas ta vie ?

Je pensais qu’elle était écrite. 

C’est peut être un peu compliqué à comprendre. Mais je pensais que c’était comme ça que je devais la vivre : en étant handicapée.

En gros, on m’a toujours qu’une handicapée ne pouvait rien faire. 

C’est TOUT LE TEMPS ce qu’on m’a dit. Donc au bout d’un moment, j’ai fait ce qu’on m’a toujours dit. Je croyais que c’était la vérité.

“Je pensais que ma vie était écrite.”

Est-ce que tu te rendais compte que tu t’empêcher de vivre ?

Il y a des fois où je m’en rendais compte mais j’ai lâché l’affaire. 

Puis y a 15 jours, j’ai eu un déclic.

J’ai appelé ma soeur et je lui ai dit “ Je ne peux plus. J’en veux plus. Je ne veux pas cette vie. Ce n’est pas ma vie. Ce n’est pas celle que j’ai toujours voulu.” 

Qu’a t’il provoqué ce déclic ?

J’ai eu l’impression de renaître. Et de me dire bon maintenant “Bouge ton cul et fais ce que tu veux. Maintenant, fais ce que tu as envie et tu verras où ça te mène.” 

Es-tu soutenue par ton entourage ?

Maintenant oui, mais avant je ne voulais pas qu’on m’aide. Je voulais me débrouiller toute seule

Maintenant, j’ai le soutien de mon mari. Et c’est le soutien le plus important.

Tu as envie de quoi ?

J’ai envie d’être encore plus moi, d’être la personne que j’ai toujours voulu être et pas la fille handicapée qui reste dans son coin. 

Je reprends mes études à l’automne. Je vais passer mon bac général que je ne l’avais pas passé parce que j’avais fait ma tête de mule. J’étais majeure à l’époque du bac et je me suis dit “Je suis majeure, je fais ce que je veux, j’arrête.” Et aujourd’hui, je regrette. 

Du coup, j’ai décidé de passer mon bac, puis travailler. 

Je me suis posée et je me suis dit pourquoi ne pas aller plus loin. J’ai toujours voulu travailler auprès des enfants mais avec mon handicap, il y avait trop de portes closes. Mais ce qui dérangeait, c’était la façon dont j’allais pouvoir m’occuper des enfants avec un fauteuil et mon handicap. Enfin, c’est ce que je pensais.

C’est quoi ce “plus loin” ?

Je me suis dit que je pouvais trouver une profession en lien avec les enfants sans que cela ne pose problème. Et c’est là que j’ai décidé que j’enchainerai sur des études pour être psychologue pour les enfants. 

D’avoir pris ces décisions, qu’est-ce que ça t’apporte ?

Que je prends enfin mes responsabilités, mes décisions et ma vie en main. 

Et par rapport à l’épanouissement ?

Je suis pressée ! Mais j’essaie de me canaliser “Prends ton temps, ne va pas trop vite.” Plus ça va et plus j’essaie de me recentrer sur mon objectif.

Est-ce que cela te fait peur ?

NON. Parce que je me dis que si j’ai peur, je ne vais jamais le faire. Après, si je n’atteins pas l’objectif, je me dis qu’est-ce que je risque à part avoir et essayer et fait des études. 

J’y gagnerai toujours quelque chose. 

Et par rapport à ton passé ?

Il faut se poser des questions pour savoir si on aime notre vie. Même si c’est compliqué parce que notre entourage nous dicte ce qu’on doit faire. Ce qui était mon cas. 

“Il faut se poser des questions pour savoir si on aime notre vie.”

Comment tu as réussi à sortir de ça ?

C’est en voyant pas bien. J’ai compris que ce n’était pas ma vie, que ce n’est pas ce que je voulais. J’ai pris ma décision. 

Quel est-ton dernier message ?

Ne pas se laisser abattre.
Tout faire pour se sentir bien. Ce que je ne comprenais pas avant d’ailleurs….

Je l’ai compris quand j’étais en train de sombrer. Quand je ne voulais plus rien faire pour moi. J’ai réussi à trouver la force, parce que ce n’était pas moi. Ce n’est pas parce que je suis handicapée que je dois rester comme ça. Cela m’a permise de voir ma vie, comment elle pourrait être, comme je le souhaite. 

Là, j’ai l’impression d’être forte, d’être quelqu’un d’autre. Pourtant c’est moi, mais j’ai l’impression d’être enfin une femme de 28 ans. 

Il faut aussi prendre conscience que nous ne sommes pas tout seul. Il faut savoir demander de l’aide quand c’est nécessaire, ne pas avoir peur. Je n’osais pas mais j’ai vu que cela n’allait pas en s’arrangeant…

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